15/12/2005

Rich & Famous - présentation pt. 4

FICHE TECHNIQUE 

Le travail à réaliser se décompose en deux phases principales.

1 - L’une consiste à recueillir et traiter le matériel visuel et sonore qui sera ensuite distribué par la machine.

2 - L’autre consiste à adapter le hardware (machine à sous - levier, interrupteurs - , logement des deux écrans, interfaces etc…) et concevoir le software (programmation informatique via Pure Data).

CADRE LEGAL

A ces deux étapes, proprement liées à la réalisation matérielle de la machine, est venu s’ajouter une phase administrative non négligeable consistant à déterminer le cadre légal de cette machine. La législation française concernant les machines à sous est très restrictive. Seuls les casinos sont en effet autorisés à posséder des machines à sous, cf. : Loi n°83-628 du 12 juillet 1983. Loi relative aux jeux de hasard. Ma réalisation sans être une véritable machine à sous en revêt tout de même l’apparence, ce qui peut être source d’ambiguïté. Je me suis donc appliqué à obtenir toutes les autorisations officielles nécessaires. Une fois sortie du cadre des jeux de hasard il n’en reste pas moins que cette machine du fait de l’existence d’un monnayeur restera un appareil automatique soumis à une déclaration auprès des douanes, art. 1565 et 1565 ter du code général des impôts, et à une taxe. Il sera donc nécessaire de déclarer en bonne et due forme cette machine auprès des services des douanes.

TRÈS IMPORTANT
Tous les organes de la machine directement liés à son rôle de jeu de hasard sont supprimés. Les rouleaux et le dispositif de redistribution d’argent sont ici totalement inexistants.

TOURNAGE ET ENREGISTREMENT

(Casino de St Amand les Eaux, 2 à 3 jours, entre le 16 & le 29 janvier)

Matériel Vidéo :

- 1 caméra Betacam.
- Eclairages : Liste à venir

Matériel Son :

- 1 magnétophone (DAT)
- Microphones liste à venir
- etc…

- Tournage des séquences (manipulation des cartes, extraction des cartes du talon, distribution sur le tapis, ramassage, manipulation des jetons…).

- Le tournage est accueilli par le casino Partouche de St Amand les eaux, plusieurs phases de repérage ont été effectuées. Dans un premier temps je me suis rendu à St Amand toute une soirée, observer le fonctionnement des tables de jeux et discuter avec le chef de salle et certains chefs de parties. Dans un second temps j’ai passé un après-midi à faire des photos lors d’une séance d’entraînement de jeunes croupiers (l’école des croupiers). Je suis ensuite revenu, un autre aprés-midi, avec une caméra DV faire un repérage vidéo au cours duquel des croupiers expérimentés ont joué pour moi des parties factices. Ces différentes phases m’ont permis de me fixer sur certains angles de prises de vue et d’arrêter mon choix sur certaines phases de jeu à filmer.

DERUSHAGE MONTAGE SEQUENCES VIDEO ET SON

(3 semaines, courant février)

Vidéo :

- Dérushage (1 semaine).
- Echantillonage des boucles figurant sur les rouleaux virtuels (1 semaine).
- Montage (1 à 2 semaines).

Son :

- Bruitage, un travail de bruitage est à envisager pour doubler les prises de sons réalisées au casino lors du tournage.
- Mixage, il est notamment indispensable de mixer le son en fonction de l’installation afin de couper les fréquences entrant en résonnance avec la surface sur laquelle seront appliquées les enceintes Rolenstar.

HARD WARE :

LA MACHINE - RICH & FAMOUS - BALLY

- Une « carcasse » de machine à sous type « Rich and famous ». Achat auprès de Bally France, cette machine comprend les éléments suivants.
- Un monnayeur comparateur.
- Le bras latéral.
- Les 5 boutons interrupteurs déterminant la mise sélectionnée (simple, double ou triple, la récupération des gains, l’appel du service)
- Les trois fenêtres verticales laissant apparaître les rouleaux.
- Et dans la partie supérieure un caisson lumineux affichant les règles du jeu. Dans ce caisson supérieur il faut étudier l’installation d’un écran sur lequel vient s’afficher la composition finale.
- Un siège rotatif solidaire avec un socle (cf. : ill. ci dessus).

Modifications machine à sous

- Découpages, pliages, tournages, fraisages, soudures des pièces métalliques nécessaires à la modification de la machine à sous, notamment l’intégration des deux écrans, la pose des capteurs et différentes interfaces.
- Dans un premier temps il est nécessaire d’extraire la majeure partie de la mécanique originelle mais la plupart des éléments sont enlevés pas les techniciens de Bally.
- Dans un second temps il faut étudier le logement des deux écrans, des enceintes, de l’ordinateur et de toutes les interfaces..
- Il faut également envisager la création d’un décor pour la vitre supérieure de manière à créer un cadre reprenant la charte graphique et l’esthétique des vitres originales de la machine...

Diffusion vidéo

- 1 petit écran LCD venant se substituer aux rouleaux dans le caisson inférieur.
- 1 grand écran LCD venant se loger dans le caisson lumineux supérieur.

Diffusion son

- 1 paire d’enceintes transducteur Rolenstar à appliquer sur la vitre basse de la machine.).

Interfaces informatiques & électroniques

- 2 ordinateurs (configuration à déterminer).
- 1 interface 8 analogique.
- 1 interface MIDI.
- 5 capteurs pression On/Off (boutons présents sur la machine).
- 1 potentiomètre ou inclinomètre pour le bras.
- 1 monnayeur comparateur livré avec la machine.




2 UNITES CENTRALES PC ou MAC
2 ECRANS
1 MONNAYEUR
1 DISTRIBUTEUR DE CD
1 AFFICHEUR LCD
1 ELECTRO-AIMANT BRAS
1 CLOCHE
3 AVERTISSEURS LUMINEUX

INTERFACES

Développement
- Développement des interfaces.
- Programmation Pure Data ou Max.

SCENOGRAPHIE



- Un mur doit être situé derrière la machine elle même. Ce mur doit pouvoir supporter les fixations d’un appareil relativement lourd, cela afin de poser l’armoire du distributeur de jetons.
- l’espace au sol doit être de 3 mètres de large sur 4 a 5 mètres de long de manière à permettre un dégagement devant la pièce.
- Il doit également être possible de disposer d’un éclairage zénithal sur la surface couverte par la moquette.
- Sur le pourtour de la moquette prennent place des poteaux et des cordons délimitant clairement un espace autour de la pièce.
- Un palmier artificiel vient orner le côté gauche de la machine afin de parfaire l’ambiance.
- En dernier lieu j’aimerais vivement que l’installation soit située dans un emplacement qui invite au passage (allée, coursive) et d’autre part que ce lieu dégage tout de même une atmosphère confinée, accueillante et confortable. Ainsi l’emplacement mentionné me semble répondre à toutes ces contraintes.

Rich & Famous - Présentation pt. 3

UNE MACHINE A ÉTOURDIR ET A JOUER AVEC LA CHANCE

Tout dans la configuration de cette fabrique à micro destins tend à affirmer le hasard. Du mouvement du bras à la chute des pièces en cas de gains ces mouvements de chutes verticales sont l’image parfaite de la chute, le casus, autant dire l’aléa qui tombe d’en haut comme le pot de fleur ou la tuile qui s’écrase au pied du passant chanceux ou sur la tête du malchanceux.

La machine à sous m’intéresse particulièrement car elle est l’une des premières machines offerte à l’usage du grand public. Elle confronte l’homme à une entité mécanique cinétique capable d’organiser, par ses mouvements internes, des figures. Elle marque en quelque sorte l’entrée dans l’ère cybernétique. Dans le développement des jeux la machine à sous s’affirme comme une étape notable car elle est une des premières si ce n’est la première d’une longue série d’appareils à s’affranchir de la médiation d’un opérateur ou d’un relais humain autre que celui du seul joueur.

De telles machines offrent un cadre, dans la vie sociale, à l’arbitraire. Elles sont d’autre part une garantie d’aléas, rendant supportables les rigidités de l’appareil social. Ces machines par leur logique implacable tendent à laminer le relatif. En ramenant chacun sur une pied de parfaite égalité, elles sont des exutoires. Face à la mécanique implacable il n’est plus nécessaire de faire preuve d’intelligence, de mémoire ou d’adresse, la machine se charge de tout, elle est la sanction sibylline du hasard. La course folle des rouleaux est seule à même d’offrir ou de refuser au joueur la cascade tant désirée. Les machines à sous dans l’absolu ne créent aucune richesse, elles sont par contre de très bons répartiteurs, des distributeurs parcimonieux.

NATURE DES IMAGES ET DES SONS

La banque d’images à réaliser est constituée de séquences tournées autour d’une table de casino et des divers jeux présents dans l’enceinte de tels établissements. Notamment :

- Le Black-jack
- La Boule
- Le Craps
- La Roulette anglaise
- La Roulette française
- Les Machines à sous...

L’idée est de se concentrer sur la gestuelle des mains des protagonistes (joueurs et croupiers) ainsi que sur toutes les phases visuelles et sonores dynamiques des jeux de casino. Si les gestes des croupiers et des joueurs m’intéressent c’est qu’ils sont d’une précision chirurgicale totalement calculée. Ils s’opposent ainsi radicalement aux procédures aléatoires, à la base des résultats (rotation de la roulette, battage des cartes, jets de dés, etc…), qui elles sont de l’ordre de l’imprédictibilité. A l’aspect visuel des séquences vidéo s’ajoute l’aspect sonore impliqué par ces gestes extrêmement rythmés. Tout dans ces images et ces sons me semble propice à la composition de courtes pièces plus ou moins rigoureusement et harmonieusement composées en fonction du résultat obtenu par le joueur.

MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA MACHINE

La procédure de fonctionnement de la machine vise à reproduire le plus fidèlement possible la marche à suivre pour utiliser une véritable machine à sous. Le point important étant qu’en aucun cas cette machine ne fonctionnera avec de la monnaie véritable et ne sera en mesure de redistribuer de l’argent. Ce point est la condition préliminaire imposée par la Sous direction des courses et jeux de la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) à toute utilisation d’une machine à sous dans le cadre de ce projet. Dans les grandes lignes la procédure est la suivante.

1 - L’intervention du spectateur consiste tout d’abord à introduire un jeton dans le monnayeur. Le jeton retenu adopte approximativement les côtes de la pièce de 20 centimes d’euros. La face de ce jeton est à l’effigie de la machine Rich and Famous, le côté pile est orné d’une mention générique « NO CASH VALUE ».

2 – Le joueur lance la rotation des rouleaux en actionnant le bras latéral. A ce moment il déclenche l’animation des rouleaux virtuels représentés sur un écran LCD disposé en lieu et place des rouleaux originaux. En fonction de la puissance de l’impulsion auquel aura été soumis le bras les animations substituées aux rouleaux entameront une course plus ou moins rapide et longue. Pour ce faire un capteur enregistrera l’impulsion produite sur le bras.

3 - Le joueur a ensuite le loisir d’influer sur la course des rouleaux en introduisant une ou plusieurs variables en actionnant les boutons à sa disposition sur le pupitre. Les fonctions de ces boutons restent encore à véritablement étudier et ne trouveront leurs fonctions définitives qu’en avançant dans la programmation. Ils pourraient, par exemple, ralentir ou accélérer de manière quasi imperceptible la course des rouleaux virtuels ou immobiliser de manière immédiate l’un des rouleaux.

4 - En s’arrêtant l’animation indique une combinaison à trois figures. Aux figures habituellement présentes sur les machines à sous viennent se substituer de très courtes séquences vidéos. Cette ligne de combinaison détermine la composition qui apparaît alors sur l’écran supérieur.

5 – En cas de Jackpot le joueur assiste à une vidéo écrite et relativement narrative et repart avec un DVD présentant cette réalisation. Dans les autres cas il assiste à la destruction de cette vidéo et repart les poches vides mais accompagné du souvenir impérissable d’un spectacle unique en son genre…

Rich & Famous - Présentation pt.2

UNE MACHINE CENTENAIRE

CHARLES AUGUST FEY INVENTEUR

La première machine à sous, de l’ingénieur américain Charles Fey date approximativement de 1895. Ce qui fait de cette machine une parfaite contemporaine des premières machines cinématographiques. Mais cette machine n’est pas un bandit manchot, c’est une machine à roulette.


Charles August Fey inventa en 1905 la première machine à rouleaux appelée la « Liberty Bell ».


Les machines à sous à rouleaux ont donc 100 ans cette année !

Mais revenons aux prémices. Charles Fey est né le 2 février 1862 dans un petit village de Bavière. Il est le 16eme enfant de la famille ! A l’age de 14 ans, il se découvre une passion pour la mécanique grâce à son frère Edmund qui travaille dans une petite usine de Munich.

Charles veut fuir l’armée Allemande ainsi que la sévérité de son père et suivre l’exemple de son oncle (Martin Vollman) qui a émigré dans le New Jersey dans les années 1850. Il part de la maison à l’âge de 15 ans et émigre d’abord en France. Il y gagne sa vie en faisant divers jobs ce qui lui permet d’aller s’installer en Angleterre. Les 5 années suivantes il travaille dans une société de fabrication d’instruments nautiques.

Ayant assez d’argent, il traverse l’atlantique et atterrit à New York dans la famille de son oncle. Puis, le climat du nord ne lui plaisant pas, il décide de descendre en Californie.

C’est durant l’été 1885 qu’il arrive à San Francisco où il travaille dans différentes sociétés de mécanique. Rapidement on découvre qu’il a la tuberculose. Les docteurs lui donnent moins d’un an à vivre... Cela ne l’empêche pas de trouver une place permanente à la « California Electric Works Company », il est âgé de 25 ans.

Fey se marie avec Marie Volkmar, une native de Californie, de ce mariage naissent 3 filles et un fils. En 1889, il décide d’américaniser son nom en Charles August Fey.

Influencé par l’abondance de roulettes automatiques à San Francisco, Fey décide de construire sa première machine en 1894. C’est une machine à 3 roues (ne pas confondre avec les rouleaux) elle est très similaire à celles que fabrique Gustav Shultze (grand fabricant de MAS aux USA). Cette même année, Fey et son collègue Theodore Holtz quittent la « California Electric Works Company » et créent une société concurrente. Ils fabriquent des téléphones, télégraphes et de l’équipement électrique.

En 1895, Fey construit dans le sous sol de sa résidence la « 4-11-44 » basée sur une loterie populaire. Cette machine possède 3 cadrans concentriques et la combinaison maximale rapporte 5 $. Cette machine est placée dans un bar et devient tellement populaire que Fey décide d’en fabriquer d’autres. Il passe alors tout son temps à créer et construire des machines à sous.

En 1896, Fey crée sa société sur Market street à San Francisco. Il laisse sa première affaire à Holtz. Pendant 9 ans il fabrique des roulettes. Fey comprend que les roulettes mécaniques sont limitées au niveau combinaisons et paiement. LIBERTY BELL

En 1905, pour parer à ce désavantage, il fabrique la première machine à 3 rouleaux : « La Liberty Bell ». Cette machine est révolutionnaire sur plusieurs aspects :

- Alors que les roulettes sont encombrantes et en bois, la Liberty Bell est minuscule et en métal.
- Le marquage n’est plus écrit dans l’intérieur d’un ou plusieurs disques mais sur la périphérie de 3 rouleaux.
- Ce ne sont plus des chiffres ou des couleurs associés à des combinaisons gagnantes mais des symboles : As de pique, cœur, carreau, fer à cheval et la cloche de la liberté.
- Il y a 10 arrêts par rouleau permettant ainsi 1000 combinaisons alors que les roulettes n’offrent qu’une centaine de combinaisons maximum.

La mécanique de cette machine est tellement aboutie qu’elle sera pratiquement identique jusqu’en 1963, arrivée de la 1ère machine électromécanique de Bally (Honey Money).

Véritable coup de génie donc que cette invention dont l’automatisme fructueux est en mesure de rapporter un maximum d’argent sonnant avec un minimum d’effort. Gain maximum assuré surtout pour le propriétaire et bien plus rarement pour la personne qui joue.

UN SIECLE DE DEVELOPPEMENT

Cette machine aurait du faire le bonheur de Charles Fey, mais ce ne fut pas le cas. En effet, les joueurs étaient tellement attirés par cette nouvelle machine que les roulettes traditionnelles des autres fabricants furent délaissées. Fey avait choisi de garder l’exclusivité de sa production et partageait les gains avec les bars où étaient disposées ses machines. Vers la fin 1905, une des Liberty Bell fut volée. En 1906, Mills (fabricant et concurrent de Fey) sort une machine pratiquement identique à celle de Fey.. Les autres fabricants suivent de près et bientôt, Watling, Caille sortent eux aussi des machines comparables.

Fey aurait dû vendre son brevet au lieu d’essayer de l’exploiter lui-même. Mais il ne pouvait pas savoir que son invention allait devenir aussi populaire et qu’elle allait générer une nouvelle économie nationale puis mondiale.

LA PREMIERE MODIFICATION

Les associations ainsi que les législateurs américains ont bien essayé d’interdire ces machines à sous en les qualifiant de machines démoniaques. Ils y sont presque arrivés en faisant voter des lois drastiques à l’encontre de ces machines, lorsqu’en 1910, Mills sauve la donne par une idée géniale.

L’idée est la suivante : En ajoutant aux machines un distributeur de bonbons les machines ne sont plus considérées que comme de vulgaires distributeurs, comme on en trouve beaucoup à cette époque.

Parallèlement, Mills change les symboles sur les rouleaux : citron, orange, cerise, prune et menthe (faisant référence aux goûts des bonbons) remplacent les as et fer à cheval. Seule la cloche reste en hommage à l’inventeur. Ces symboles demeurent jusqu’à nos jours. Le melon n’apparaîtra qu’à partir de 1960 par le fabricant Aristocrat.

A partir de cette modification, les machines vont fonctionner (suivant les états et les pays) comme suit : avec des pièces de monnaies, le joueur peut acheter des bonbons et, via les combinaisons gagnantes, gagner des jetons. Ces derniers seront échangés contre des boissons, cigarettes…. Par contre, lorsqu’un joueur insert un jeton (pièce percée d’un trou au milieu), il ne peut pas acheter de bonbons mais seulement faire tourner les rouleaux.

Actuellement les machines à rouleaux mécaniques ont totalement disparu des casinos et ont été remplacées par des machines à rouleaux pilotées informatiquement et animées par des moteurs pas à pas. La machine Rich and Famous est de cette génération de machine. Actuellement ces machines encore fréquentes dans les établissement de jeux disparaissent, progressivement remplacées par des machines entièrement informatisées à affichage vidéo.

A suivre ...

Rich & Famous - Présentation du projet



C’est à un jeu de casino emblématique que je m’intéresse pour ce projet. L’objet central est une machine à sous profondément modifiée. Parmi la large gamme des machines à sous existantes un modèle me semble convenir plus particulièrement : la machine à rouleaux, fréquemment dénommée “bandit manchot” (One-armed bandit). Ce nom vient très simplement de la longue poignée qui à la manière d’un bras orne son flanc droit. L’interface retenue est la machine baptisée Rich and famous fabriquée par la firme américaine basée à Las Vegas, Bally.



L’idée générale est de transformer cette machine en une interface compositionnelle de courtes pièces audio-visuelles. Il ne s’agit pas “de peindre sur le hasard” mais de composer, en interaction avec la machine et le hasard, une pièce musicale et vidéo. En utilisant et en détournant les capacités distributives aléatoires initiales de cet objet il est possible de la transformer en un générateur particulièrement efficient de compositions ludiques.

La machine Rich and Famous vise tout d’abord à reproduire informatiquement, à l’aide d’algorithmes, la procédure de distribution des figures propres aux véritables machines à sous. En lieu et place des rouleaux mécaniques se trouve un premier écran vidéo sur lequel une animation 3D reproduit des rouleaux. De minuscules séquences vidéos d’une durée approximative de une à trois secondes, accompagnées de leurs sons respectifs sont ici substituées aux symboles figés habituellement rencontrés sur les rouleaux mécaniques (chiffres, figures des jeux de cartes, fruits, etc…). Ces séquences sont réalisées en filmant autour des différentes tables de jeux. Elles présentent des détails d’actions réalisées en situation de jeux.



En guise d’action c’est plus particulièrement la gestuelle extrêmement précise des mains des joueurs et des croupiers qui m’intéresse. La mise en boucle de ces micro-séquences vise à renforcer l’hypnotisme de la répétition en scène dans la plupart des jeux. La rotation des rouleaux, la rotation de la roulette, la chute des dés, la distribution des cartes, tout dans le rituel de ces jeux tend à capter l’attention et à hypnotiser par la répétition de gestes et de mouvements

Dans un second temps un deuxième écran placé dans la partie haute de la machine permet de visualiser le résultat du tirage au sort. La combinaison tirée détermine une composition audio-vidéo plus ou moins soumise à une déconstruction aléatoire influant sur la durée, l’organisation et la qualité de l’image. Une bande vidéo écrite s’affichera en cas de Jackpot et servira de base aux déconstructions qu’opérera la machine dans les autres cas.