Le passage du cinéma argentique au numérique a engendré de nombreuses mutations. Cette soirée s’intéressera aux conséquences esthétiques et techniques, mais aussi idéologiques, de cette transition : quel impact a eu le passage de l’argentique au numérique sur la fabrication, le « rendu », ou encore la perception des films ? La première séance présentera des courts métrages qui prennent acte, documentent, analysent ou contestent le raz-de-marée numérique. La seconde séance présentera quant à elle une série d’extraits commentés consacrés à la question de l’incrustation d’images. Cette technique, souvent associée (à tort) au cinéma numérique et à ses innovations, illustre quelques-unes des problématiques qu’a pu engendrer cette mutation technique dont on ne saisit pas toujours les enjeux profonds.
The Futurist,
Emily Richardson / Num. / 2010 / 4min
The Futurist est un condensé de l'expérience du visionnement d'un film, un seul plan animé à 360° dans un cinéma vide des années 1920 où le son se fait cacophonie des projections passées et où l'expérience auditive est plus proche de celle du projectionniste que de celle des spectateurs.
The Picture house, Emily Richardson / Num. / 2010 / 5min
‘The Picture House’ fait partie de ‘The Cinema Series’, une série de films en plan-séquence tournés dans des cinémas indépendants. Au moment où la projection numérique vient remplacer le 35mm, la place de ces lieux se fragilise. L'artiste a voulu dresser un témoignage de cette relation qui se transforme entre le film et l’architecture des cinémas, et d’une certaine façon, saisir l’essence de l’expérience traditionnelle d’aller au cinéma, où l’atmosphère suscitée par le lieu lui-même joue un rôle dans l’expérience des films par le public.
Cinema Museum, Mark Lewis, Num., 2008, 38min
« Le film de Mark Lewis consiste en une déambulation, identifiée aux mouvements en travelling avant d’une caméra subjective qui glisse le long des couloirs du cinema museum, s’arrête parfois sur un objet, panoramique, entre dans une salle attenante au couloir, se fraie un passage dans un espace encombré, puis repart [...] Précédant, de lieu en lieu, la caméra qui lui emboîte le pas, la voix douce d’Anna, « vraie » conservatrice du musée officiant pour lors à titre de guide, présente les éléments d’une improbable collection, tous objets endormis dans une vie silencieuse que sa voix, justement, tente de faire revivre [...] Toutefois, davantage qu’une collection distribuée selon les impératifs - de fait, variables - de la muséalité, le lieu fait surgir l’image de la casse ou de la ferraille, avec ses entassements d’objets tour à tour désuets, déchus ou fragmentaires [...] Mais que reste-t-il du cinéma, au juste, dans ce musée ? »
extrait de Cinéma muséum. Le musée d'après le cinéma, PUV, 2013, pp. 15-16
Kodak, Tacita Dean, 16mm, 2006, 44min
La cinéaste Tacita Dean a pu filmer l’usine Kodak de Chalon-sur-Saône avant la fin de la production. Le jour du tournage, un test était en-cours avec du papier à la place du film, ce qui a permis de filmer la fabrication en pleine lumière. Un très beau document sur la fin d’une époque.
The Futurist est un condensé de l'expérience du visionnement d'un film, un seul plan animé à 360° dans un cinéma vide des années 1920 où le son se fait cacophonie des projections passées et où l'expérience auditive est plus proche de celle du projectionniste que de celle des spectateurs.
The Picture house, Emily Richardson / Num. / 2010 / 5min
‘The Picture House’ fait partie de ‘The Cinema Series’, une série de films en plan-séquence tournés dans des cinémas indépendants. Au moment où la projection numérique vient remplacer le 35mm, la place de ces lieux se fragilise. L'artiste a voulu dresser un témoignage de cette relation qui se transforme entre le film et l’architecture des cinémas, et d’une certaine façon, saisir l’essence de l’expérience traditionnelle d’aller au cinéma, où l’atmosphère suscitée par le lieu lui-même joue un rôle dans l’expérience des films par le public.
Cinema Museum, Mark Lewis, Num., 2008, 38min
« Le film de Mark Lewis consiste en une déambulation, identifiée aux mouvements en travelling avant d’une caméra subjective qui glisse le long des couloirs du cinema museum, s’arrête parfois sur un objet, panoramique, entre dans une salle attenante au couloir, se fraie un passage dans un espace encombré, puis repart [...] Précédant, de lieu en lieu, la caméra qui lui emboîte le pas, la voix douce d’Anna, « vraie » conservatrice du musée officiant pour lors à titre de guide, présente les éléments d’une improbable collection, tous objets endormis dans une vie silencieuse que sa voix, justement, tente de faire revivre [...] Toutefois, davantage qu’une collection distribuée selon les impératifs - de fait, variables - de la muséalité, le lieu fait surgir l’image de la casse ou de la ferraille, avec ses entassements d’objets tour à tour désuets, déchus ou fragmentaires [...] Mais que reste-t-il du cinéma, au juste, dans ce musée ? »
extrait de Cinéma muséum. Le musée d'après le cinéma, PUV, 2013, pp. 15-16
Kodak, Tacita Dean, 16mm, 2006, 44min
La cinéaste Tacita Dean a pu filmer l’usine Kodak de Chalon-sur-Saône avant la fin de la production. Le jour du tournage, un test était en-cours avec du papier à la place du film, ce qui a permis de filmer la fabrication en pleine lumière. Un très beau document sur la fin d’une époque.