13/11/2015

Ecrans Variables - Free radicals de Pip Chodorov



Au programme de la prochaine séance Ecrans variables, le mercredi 18 novembre, une histoire du cinéma expérimental avec le documentaire "Free radicals" de Pip Chodorov.

"Quelle place accorde-t-on au cinéma expérimental ? Souvent relégué dans un no man's land, exclu du marché de l'art et ignoré de celui du cinéma commercial, le cinéma expérimental semble toujours en marge, en opposition - en avance ? - … sur l'histoire.Mais ce cinéma radical, de par son essence même, peut-il exister et se déployer autrement et ailleurs que dans cet espace incertain et précaire dans lequel il est préservé ? Dans cet espace à part qui est celui de tout créateur libre, aux frontières de l'inconnu...Dans ce film j’aimerais faire découvrir des films que j’adore et faire connaître les artistes libres et radicaux qui les ont faits." Pip Chodorov

"Voilà un film qui brille d’abord par son casting: Hans Richter, Maya Deren, Stan Brakhage, Jonas Mekas, Maurice Lemaitre et d’autres cinéastes “stars” du cinéma expérimental (surtout américain, jusqu’aux années 70) défilent ici en majesté - sans fausse modestie (leur franchise et leur aplomb sont au contraire étonnants, parfois drôles) mais avec le plaisir manifeste d’être à leur tour enregistrés et projetés, entendus." Les Cahiers du Cinéma

"Touchant et personnel, ce documentaire qui servira de guide à tous ceux que titille le désir de plonger dans de cette époque, en prolonge la démarche. Les “radicaux libres” auxquels le titre fait référence, ce sont ces artistes qui ont tiré, dans les années 1920, puis dans les années 1970, le cinéma vers la poésie visuelle expérimentale. [...] Il rend un bel hommage à cette frange du cinéma trop souvent réduite à une citadelle hermétique alors qu’elle est plutôt un espace ouvert à tous les vents, où le hasard, le bricolage, et l’humour ont souvent joué un grand rôle." Le Monde

Auteur : Pip Chodorov
Artistes : Pip Chodorov, Hans Richter, Maya Deren, Len Lye, Stan Brakhage, Robert Breer, Jonas Mekas, Peter Kubelka...
Couleurs
Format : DCP
Année : 2011
Langue(s) : anglais, français
Durée : 83 min.

14/10/2015

Ecrans Variables - Le Fresnoy, visions de l'urbain


Ce programme nous invite à découvrir un aperçu des productions issues du Studio national des arts contemporains – Le Fresnoy. Cet établissement est né, en 1997, de la volonté du ministère de la Culture et de la Communication d’implanter dans le nord de la France, un établissement supérieur d’enseignement artistique d’un type nouveau, pôle d’excellence d’envergure nationale et internationale. Sa pédagogie, principalement fondée sur la production d’œuvres de toutes sortes dont le point commun est l’intégration de techniques audiovisuelles professionnelles, en fait un lieu de production, d’expérimentation et de diffusion totalement inédit.

Chaque année, Le Fresnoy produit plus de 50 œuvres, dans tous les domaines de la création artistique contemporaine - cinéma, photographie, arts plastiques, spectacle vivant, musique - avec des moyens et des collaborations qui visent à se rapprocher autant que possible des conditions professionnelles. La vocation du Fresnoy est de permettre l’émergence d’œuvres innovantes, notamment celles intégrant les outils de la création numérique et du multimédia. Les projets artistiques génèrent ainsi régulièrement des développements informatiques en collaboration avec des laboratoires de recherche ou des entreprises du secteur privé. Le Fresnoy est également un lieu de prospective intellectuelle : des colloques, conférences ou ateliers donnent lieu à des travaux sur des thèmes intéressant la création contemporaine mais aussi d’autres champs de réflexion, notamment scientifiques - sur la question de la plasticité ou des relations entre art et technologies.

A travers les quelques films et vidéos présentés ce soir ce sont différents regards portés sur la ville ces vingt dernières années, par les étudiants de cet établissement, qui nous sont donnés à découvrir. Ces œuvres nous dévoilent tour a tour, une ville aussi attirante que captivante, fascinante et ambivalente. Parfois lieu de passion, d’émerveillement et source d’espoir elle est aussi, au contraire, trop souvent le lieu de désillusions, d’angoisses et même d’effrois.

Copan, Bernardo Spinelli
Brésil / France - 2004 - 18 min - couleur
Ce court métrage tourné en pellicule, se veut une lecture personnelle de la ville de São Paulo, à partir de l'évocation d'un bâtiment résidentiel, l'Edifício Copan, situé au coeur de la ville. Le bâtiment créé par l'architecture Oscar Niemeyer accueille environ cinq mille habitants dans ses 1100 appartements. Les personnages de cette fiction sont deux garçons et une fille, jeunes habitants de ce bâtiment et de cette ville qui interagissent entre eux et réagissent à l'endroit où ils vivent.

Vuan
, Guillaume Meigneux
France, 2008, 4mn.
Les fonds de tiroirs des architectes sont des plus variés. Les fonds de tiroirs des architectes sont des plus particuliers… Ils recèlent d’histoires et de vies prisonnières d’une architecture qui n’a jamais vu le jour. Sorte de revanche cinématographique sur la réalité, la série VUAN explore ce que nos environnements urbains non pas été … Le projet VUAN met en dialogue trois types d’images :
-l’image descriptive (le contexte urbain, image vidéo)
-l’image projectile (le concept du projet d’architecture, image virtuelle)
-l’image narrative (les personnages qui évoluent dans l’espace, image HD sur fond bleu)
L’école d’architecture de Marne la Vallée de Bernard Tschumi est le cadre idéal pour illustrer ce propos. Grand complexe universitaire, l’école n’a été construite qu’à moitié…
Laissant dans l’imagination de chacun ce qu’elle pouvait être dans sa globalité.

Phone tapping (les écoutes fantomatiques), Hee Won Navi LEE
France, 2009, 10 mn.
Le film est construit à partir d’un moment de bascule imperceptible qui nous mène du jour vers la nuit, un instant fugace où ce qui a été n’est plus, où les choses peuvent revêtir une autre signification. Plusieurs voix-off qui se croisent par le téléphone portable sur les écoutes téléphoniques, qui parlent de fantômes, nous guident à travers la ville, tandis que la caméra semble en quête d’une parcelle de territoire,
d’une concordance récit – image. La topographie du lieu s’avance et se construit en parallèle d’une autre topographie, elle mentale, jusqu’à, peut-être leur rencontre, quelque part ici, dans un nouvel espace psychique. Une histoire personnelle se livre à travers la ville de Séoul, à nous de la suivre et de choisir le terrain d’interprétation : vérité, conte (urbain)…

Tehran-Geles, Arash Nassiri
France, 2014, 18 mn.
Les enseignes nocturnes de Téhéran sont incrustées sur des images aériennes de Los-Angeles. Durant ce vol, des enregistrements téléphoniques nous racontent des souvenirs qui ont eu lieu à Téhéran.
Ces histoires nous renvoient au passé de cette ville.
Dans les années 70 et 80, la réalité de la vie américaine était projetée sur le tissu social et urbain de la ville. La musique, les vêtements, les voitures, boulevards et autoroutes faisaient écho à ce mode de vie. Avec la révolution cette période s’est terminée.
A la manière du cinéma de science-fiction, où le présent d’une ville est projeté dans le futur, cette vidéo projette le passé de Téhéran dans le présent, en utilisant Los Angeles comme décor.

Entre temps, Ana VAZ
France, 2012, 12 mn.
Une méditation et une rêverie sur une ville à la fois réelle et imaginaire. Conçu comme un documentaire sur les ZUP françaises, le film prend finalement la forme d’un affrontement poétique avec la psycho-géographie d’une Europe contemporaine en crise. Un requiem pour une ville rêvée dans l'entre temps de son passé et son présent.
À travers d’une ville construit comme un dévoiement et une conséquence du planning urbain moderniste, le film s’approprie de la ville comme une toile du fond pour méditer sur le décès des projets utopiques, source de désenchantement pour une génération déplacée cherchant à se construire. Le film dialogue avec la ville comme un endroit réel et imaginaire qui peut révéler à travers de l’interprétation de son passé et son présent le symptômes and l’histoire de ce procès de décès.

Under construction, Zhenchen Liu
France, 2007, 10 mn.
Pour suivre la planification actuelle du gouvernement et des promoteurs immobiliers de Shangaï, chaque année, presque 100 000 familles sont obligées de déménager, parce que leur maison est détruite. Composé de photos animées avec des vidéos documentaires, “Under construction” propose un plan-séquence à travers la destruction d’un quartier de Shangaï…

Fragment of destruction, Anna Katharina Scheidegger
France, 2004, 6 mn.
Fragments_of_destruction propose une balade dans une façade de maisons murées à Roubaix. A travers des fenêtres cassées on aperçoit les traces d’intérieurs dégradés et de la nature qui commence à s’imposer. Par son esthétique, il transcrit un sentiment d'abandon mêlé à une beauté organique. Le film se termine avec la vue sur le seul appartement encore habité.
Le film, tourné en banc titre à partir d’une seule photo se situe entre le cinéma et la photographie. Il interroge la suspension d'un temps lié à la transformation.
"La totalité des sons de la composition, dérivent d’une seule et même source sonore. La chanteuse Eugénie Levèbre est partie d’une partition composée de phrases musicales et d’interjections qui ont été enregistrées dans une usine en friche de la région. De fait l’environnement sonore de ce lieu considéré à priori comme parasite a été intégré comme élément intrinsèque dans la composition. D’autre part, aucune manipulation électronique tels que filtres, transformation de vitesse, changement de fréquence etc. n’ont été utilisés. Il s’agit avant tout de musique concrète."
Sidney Corbett, compositeur pour Fragments_of_destruction

Rewritable, Loïc Bontems
France, 2005, 8 mn.
Une relecture du cinéma hollywoodien sous la thématique de la catastrophe.

25/03/2015

Ecrans variables - Détroit Michigan



Detroit, ville sauvage retrace la grandeur et la décadence de la capitale de l’industrie automobile sans tomber dans le misérabilisme et en donnant la parole à ceux qui peuplent encore ses rues. Du succès de Henry Ford, à la croissance de General Motors, jusqu’aux grèves des années 60 et aux fermetures des années 70, « Motor City » est passée en quelques décennies de la richesse à la pauvreté. Au delà des constats cruels et désespérés, ce film nous donne à voir une potentielle résurrection. Sans éluder l'image maintenant bien installée de cette "capitale du crime", ce film ne fait pas l'économie d'un panorama sur les parkings vides et sur les bâtiments en décrépitude avancée. Ce regard n'apparaît là que pour mieux s'attarder ensuite sur des alternatives prometteuses. En effet, dans ce contexte peu engageant, des habitants réorganisent la vie sociale. Ces nouveaux pionniers croient à nouveau dans l’avenir. Florent Tillon braque sa caméra, de manière sélective et généreuse, là où des idées singulières émergent. Ce film laisse ainsi derrière lui les ruines du XXe siècle et le rêve illusoire du “progrès éternel” pour laisser place à l'humain et au sensible.



Détroit, ville sauvage, Florent Tillon
, Fr., 2010, 1h20, DVD.



Mercredi 25 mars, 18 h.

Université Rennes 2 - Le Tambour
Place du recteur Henri Le Moal
35000 Rennes cedex

Plus d'infos :
http://www.univ-rennes2.fr/service-culturel/cinema


11/02/2015

Ecrans variables - Jeux de dupes

Aux portes de la Californie, une zone marécageuse située en plein désert de Mojave devint, au début du XXeme siècle, une ville étape incontournable sur la route de l’ouest. Las Vegas vit ensuite son activité se développer autour du jeu et des Casinos. Depuis, cette ville tentaculaire capte les ressources hydrauliques à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde, assoiffant toute la région. Tentatrice et prédatrice, Las Vegas, à l’image du rêve américain, s’impose comme un symbole d’une grande ambivalence. Ce programme ébauche le portrait contrasté de cette ville et de ses dérives. Site specific LAS VEGAS 05 de Olivier Barbieri nous présente une cité irréelle, faite d’artifices flamboyants. Ainsi vue du ciel, la ville fascine, impressionne par ses fastes et sa grandiloquence. Depuis le sol, la ville filmée par Stéphane Degoutin et Laurence Bonvin dans After Vegas nous ramène à une réalité soudain moins engageante. Las Vegas y apparaît violemment touchée par la crise des subprimes, tel un paysage de ruines ponctué par des quartiers résidentiels déserts, des chantiers suspendus, reposant sur des souterrains habités par des sans-abris. Au delà Las Vegas Shadow de Christophe Guérin nous propose une lecture de cette ville qui capte les âmes pour en restituer des spectres. Ici, la trame urbaine et la foule forment une image abstraite de la ville, mélancolique et désincarnée. En guise d’alternative radicale à la grandeur et à la décadence du rêve américain, Laure Flammarion et Arnaud Uyttenhove nous propose, avec Somewhere to Disappear, un documentaire tourné au fil de la réalisation de la série « Broken Manual » du photographe Alec Soth. Dans ce film nous suivons l’artiste dans sa quête d’hommes et de femmes qui, en réaction aux évolutions de la société américaine, ont choisit délibérément la marge et la disparition.


Mercredi 25 février 2015, 18h

Université Rennes 2 - Le Tambour
Place du recteur Henri Le Moal
35000 Rennes cedex



- Site specific_Las Vegas 05, Olivo Barbieri, É.-U., 2005, 12mn, DVD



- After Vegas, Stéphane Degoutin et Laurence Bonvin, France, 2012, 21mn, Num.
- Las Vegas Shadow, Christophe Guerin, France, 2009, 4mn, Mini DV



- Somewhere to Disappear, Laure Flammarion & Arnaud Uyttenhove, France, 2011, 57mn, DV

Plus d'infos :
http://www.univ-rennes2.fr/service-culturel/cinema

01/02/2015

La Ronde, février 2012

01/01/2015