23/03/2016

Ecrans variables - Ariane Michel, Petite rétrospective

Cette séance est consacrée à une "Petite rétrospective" de Ariane Michel, en sa présence et en écho à l'exposition 'La Rhétorique des marées – Vol.2' qu'elle présentera du 18 mars au 22 mai à La Criée centre d'art contemporain.

Ariane Michel, née en 1973 à Paris. Elle vit aujourd’hui en Finistère.
Après des études à L'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Paris) et un passage au Pavillon - cellule de recherche au Palais de Tokyo, Ariane Michel a réalisé des travaux en vidéo qui s’inscrivent le plus souvent dans des dispositifs d’installation ou de performance (The Screening). Son long-métrage Les Hommes, qui a reçu le Grand Prix de la Compétition Française au FID Marseille 2006, est sorti en salles de cinéma en France en 2008, et édité depuis Mars 2010 en dvd (http://www.potemkine.fr/).
Qu’ils soient visibles en galerie, au cinéma, dans une forêt ou chez soi, ces travaux s’inscrivent dans une même recherche : offrir à celui qui les approche une expérience de déterritorialisation de la perception.
Au programme de cette séance :

Sur la terre, 2005.
Sur une rive sauvage, dans un calme si absolu que l’eau ondule comme de l’huile, une respiration profonde s’élève. Hors du temps et du monde humain, le sommeil des morses est vieux comme la pierre, et se laisse à peine troubler par l’approche d’un intrus.
La Cave, 2009.
Dans une cave de glace, un homme travaille à la lueur d’une lampe. Il réchauffe patiemment un grand bloc de terre gelée. Peu à peu Des poils apparaissent, de la chair, des défenses... il révèle le corps de Jarkov, un Mammouth de 19000 ans conservé intact dans le pergélisol de Sibérie.
Avec: Bernard Buigues
Le Camp, 2010.
Au milieu d’une nature plate, un campement. L’air est tapissé de moustiques. Le visage carapaçonné derrière des filets verts, les humains travaillent à leur survie mais tentent d’autres activités : un indien débite de la viande fraîche, des types manipulent des ossements, il y a des enfants, un feu, un chien. Toujours les moustiques sont là, veilleurs avides, en multitude.
Le Camp propose au visiteur de s’installer dans une situation aux confins du rêve et du cauchemar. Dans la pièce, du matériel de camping joue les effets miroir avec les éléments du décor qui apparaît dans la vidéo. Le son du bourdonnement des moustiques est incessant et enveloppe le visiteur.
Notes for neighborhood, 2014.
"Notes for Neighborhood" est le teaser d'un film (non) tourné dans un grand Musée d'Art Moderne dans le point de vue des insectes et autres petites bêtes.
Le Faisceau, 2010.
Le faisceau d’une lampe cherche quelque chose dans la savane.
The Screening, 2007.
“Une nuit, dans une forêt. Hiboux, furets, renards... l’activité des bêtes bat son plein, quand des rais de lumière percent l’obscurité : des humains approchent. Ils se rassemblent devant une grande surface blanche qui, plongée dans le noir, s’anime.”
Ce synopsis est à la fois le résumé de ce qui apparaît sur l’écran, et celui de la soirée vécue.
Un public est effectivement guidé à la lampe torche à travers une forêt. Invité à s’installer dans une clairière aménagée en “cinéma”, il y découvre un film nocturne qui commence à la manière d’une sorte de fiction animalière, mais propose peu à peu un trouble sur le moment vécu. Le film est une mise en abyme, un miroir déformant : la réalité vécue et sa temporalité sont légèrement tordues, étirées par le fond du bois. (...)